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dimanche 31 octobre 2010

Friche Fives-Cail-Babcock (FCB) à Lille : un rendez-vous manqué avec la population ?


Il s'agit d'un ancien site industriel de 20 hectares où au plus fort de sa fréquentation en 1959, 6000 ouvriers s'y rendaient quotidiennement.
Le projet de ré-aménagement de la friche date de 2004. A l'époque c'est l'AUC, cabinet de l'architecte-urbaniste Djamel Klouche, qui a été choisi pour les premières études. Son idée directrice : ré-inventer la ville sur la ville. L'AUC ne pose pas la démolition de l'usine comme un préalable. Le passé du site ne sera pas écarté, au contraire. En projet donc, la réalisation d'un lycée hôtelier (en 2014), l'implantation de la Bourse du travail, une piscine intercommunale (lillo-hellemmoise), 650 logements, une rue couverte accueillant commerces et services, et près de 7 hectares d'espaces verts et d'espaces publics.
Le choix de l'aménageur du site sera fait au printemps 2011, pour un lancement des travaux, sur un sol dépollué, en 2013.
La concertation a débuté cette année, très tard donc (trop tard ?). Les échanges ont lieu entre l'AUC, la direction de l'urbanisme de Lille et l'association d'habitants les Gens d'Hellemmes. Mais, et ce n'est pas une nouveauté, le projet ne séduit pas les Gens d'Hellemmes. Nabil El Haggar a d'abord dénoncé le manque de concertation dans l'élaboration du programme. Il a ensuite usé de formules chocs : « une vision misérabiliste », « un urbanisme médiocre » et « l'impression que c'est le bourgeois qui arrive dans le populaire et qui dit "vous n'avez pas besoin de beau" ». (la Voix du Nord, 14 oct. 2010). L'autre représentant des Gens d'Hellemmes présent, Patrice Vandemaele a, lui, remis sur le tapis la disparition programmée de la cheminée d'usine. Un regret partagé par le communiste Roger Maly qui voit dans la cheminée un élément de la mémoire ouvrière. « On peut la garder, on doit la garder ».